C’est l’histoire d’un amour : celui de la beauté des tissus, qui se confond avec l’intime aventure humaine. Isabella Ducrot a fait de ceux ramenés au cours de ses nombreux périples, de la Russie à l’Extrême-Orient, davantage que des sujets d’étude et de recherche, d’inépuisables sources d’inspiration. Et, à travers son œuvre, ils ont donné naissance à une méditation sur le sens de la vie. Une passion née, à l’origine, d’une volonté d’économie : « Au cours de mon enfance et de ma jeunesse, les textiles subissaient de perpétuelles transformations ; les vieux draps devenaient des serviettes, les serviettes devenaient des torchons, les rideaux de soie devenaient des robes de bal, et les robes de bal étaient ensuite raccourcies pour devenir des vêtements ordinaires. » Un rythme comparable à celui du vivant, où le bourgeon devient feuille, fruit, puis tombe et ensemence la terre pour un autre cycle.

Napolitaine habitant à Rome depuis plusieurs années, cette amoureuse des roses – une fascination chère à Christian Dior – explore les multiples facettes de la création textile, la richesse infinie du tissu, ce « véhicule de nos rêves », selon les mots du couturier-fondateur.

Les robes qu’elle a sélectionnées pour le décor du show étaient présentées sur un support constitué de lignes noires sur fond blanc, à l’instar d’une grille, motif signature de l’artiste. Réalisée par les ateliers Chanakya et la Chanakya School of Craft, cette scénographie fait revivre des textiles d’exception grâce à d’anciens métiers à tisser spécialement remontés pour l’occasion. L’aura dans toute sa puissance de résonance(s).

« Mon travail créatif va de pair avec la recherche de nouveaux usages de cette matière qu’est le tissu. Ses qualités esthétiques continuent de m’inspirer, tout comme son importance historique au sein de la civilisation humaine*. »